Je me rappelle…
La trousse, les cahiers, le livre d’histoire et celui de maths. Ne pas oublier les feutres et la gomme. L’effaceur est-il bien dans la trousse ?
Point de question sur l’achat d’un téléphone portable : un quoi ? Non, on s’appellera ce soir, une heure, histoire de bloquer la ligne familiale et de se raconter ce qu’on n’a pas eu le temps de se dire pendant la journée, guettant le léger clic qui annonce que quelqu’un s’est emparé du second combiné.
Pour les courses de la rentrée, le débat habituel : cahier de texte ou agenda ? Bien sûr, je penchais pour le second, de préférence orné d’une image stylée, ou plutôt une image qui, je le croyais, me donnerait un style. Lequel ? Je ne sais pas, je n’en avais pas et je continuerais à le chercher de nombreuses années — sans doute aujourd’hui encore. Du noir et blanc de préférence.
La trousse, fine et en cuir. Flûte, elle est trop neuve, trop propre, trop raide. Cela passera vite, heureusement, bientôt elle se couvrira de taches d’encre, de mots griffonnés à la hâte.
La tenue ? J’avais la chance d’en avoir une nouvelle à chaque rentrée. Je me souviens de ce bermuda en velours marron, que je portais avec des collants beiges. Je l’avais pourtant trouvé classe dans le magasin. Mais, le jour de la rentrée, il ne m’inspirait plus confiance en moi. Plus tard, il ne sera plus question de tenue de rentrée, surtout pas. Un Levi’s 501 deviendra mon graal.
Le cartable. J’en revois un, bleu jean, étroit, que nous avions acheté à Niort. Souvenir improbable, détail insignifiant resté dans ma mémoire.
Viendra le fameux Tann ‘s. « T’as ton Tann’s ? » Je revois le mien. Je le sens, surtout, lourd sur mon dos, trop plein.
Quand a-t-on commencé à tant charger les sacs des élèves ? À l’école élémentaire déjà, le principe d’amener un livre pour deux ne fonctionnait jamais, toujours des livres oubliés et plusieurs minutes perdues en classe pour répartir ceux qui étaient disponibles.
Comme dans tous mes sacs par la suite, j’y perdais mes stylos, mes mouchoirs — déjà, à l’époque, je ne me séparais jamais de mes mouchoirs. Le classeur trop large rendait la fermeture du sac difficile. La règle glissée au fond devenait difficile à attraper.
Puis, un jour, j’en ai un. Enfin. Décrié au départ, vite devenu une norme. Je l’ai tant attendu et, aujourd’hui, je ne sais plus à quoi il ressemblait, ce premier sac à dos. Petite trahison de ma mémoire.
Et dans votre biographie ?
Une ligne, un paragraphe ou un chapitre, c’est vous qui décidez. Alors, n’attendez plus pour partager vos souvenirs.
Inktober 2024
Inktober est un défi autour du dessin créé par Jake Parker en 2009. Il a été par la suite élargi à l’écriture, et c’est dans ce cadre que j’ai décidé de m’y prêter en 2024, sans pression, juste pour le plaisir.
Le principe : 1 jour, 1 mot, 1 texte. Chaque jour d’octobre.
Jour 1 : sac à dos.
Mon choix : une écriture spontanée. Les titres ont été ajoutés pour le blog.
Crédit photo : Canva